Atelier éduc’pop 60 « quelle société veut-on? » Partie II : le commerce international (5)

Dimanche 1 avril 2018 à 14h


Sur la Place de la République, Debout éducation Populaire continue d’occuper l’espace public pour l’atelier hebdomadaire « quelle société veut-on? » session 60 sur le commerce international.

Nous avons lancé le premier atelier éduc’pop à Debout éducation populaire au mois d’aout 2016. Cet atelier qui a lieu à raison de 2 heures hebdomadaires vise à répondre de façon précise et développée à la question suivante : quelle société veut-on?
Avec chaque audio, nous vous proposerons un rassemblement écrit des propositions par catégories, que nous reprendrons avant chaque séance, et que vous pouvez commenter directement sur le site!

Plus nous serons nombreux/ses à participer, plus nos propositions et réflexions seront riches, et mieux nous saurons quelle société l’on souhaite construire, avant de savoir par quels moyens…

Et justement, c’est cette seconde partie « comment y arriver? » que nous avons commencée en juillet 2017 à partir des propositions récoltées lors de la première partie!

La 61ème séance de l’atelier est prévue dimanche 7 avril de 14h à 16h Place de la République, nous commencerons le thème « Santé ».


Compte-rendu de l’atelier educ’ pop 60, partie II,

thème « Commerce International 5 » le 1/04/2018

 

 

Le gouvernement du commerce international :

  • Les technologies seraient un outil au service de la production locale, pour faciliter le rapport entre offre et demande, limiter le gaspillage, que la commande n’empêche pas l’accès sur place. Ça ne doit pas produire la fermeture des commerces de proximité : reprendre la main sur les monopoles numériques pour un service numérique de commerce à consommateur. Des groupes comme Carrefour commencent à se mettre en lien avec des producteurs locaux mais toujours avec une marge de profit qui enlève des moyens au producteur. Il y a aujourd’hui des applications qui existent pour éviter le gaspillage alimentaire : de particulier à particulier, une personne ayant un produit qu’elle ne va pas consommer le propose à une autre qui viendra le chercher. Pour que ce soit accessible à tou.te.s, il faudrait un accès au numérique, ça pourrait passer par des bornes comme on en voit à la RATP, et aussi dans des espaces de coworking dans lesquels on aurait accès à ces réseaux alternatifs. Les diffuser au maximum pour qu’ils viennent remplacer les GAFAM à moyen terme : internet est le reflet de notre société, idem si on modifie sont fonctionnement on modifie notre société. En faire d’abord un espace de partage des infos et de mise en réseaux des initiatives, plus participatif, avec une base de données de recettes ou modes de production, innovations, qui soient libres d’accès et non pas mises en concurrence (aussi pour les savoirs).

 

  • Il y a actuellement un travail énorme de cartographie des initiatives existantes, notamment par Asterya, Alternatiba, le CNAM. Il y a aussi des médias collaboratifs comme Démosphère, Reporterre, mais pas des réseaux sociaux qui puissent remplacer un géant comme Facebook car il y a un financement énorme mis dans la recherche.

 

  • L’accès aux ressources est de plus en plus privatisé, notamment les plantes : on n’a pas besoin des labo qui nous revendent les mêmes choses beaucoup plus chères, accéder à ces savoirs ancestraux nous permettra d’avoir plus d’autonomie. Le commerce international a été mis en place pour générer des profits pour les investisseurs et la personne qui travaille est considérée comme une charge pour l’entreprise. Pour se passer des actionnaires, on doit avoir accès aux ressources pour être nos propres producteurs-consommateurs. En Argentine, le troc représente 10% de l’économie locale : échange entre produits céréaliers, carniers, et potiers. Le gouvernement a restreint le troc à ces trois catégories de produit. On croit que la pratique de l’argent arrive après le troc, en fait c’était pour le local et l’argent pour l’extérieur : avec l’outil numérique on n’a plus la frontière technique de la simultanéité des échanges, donc on pourrait revenir en grande partie au troc, là où cela ne rapporterait rien à l’Etat car il n’y aurait pas de taxe dessus. Risque que la distribution ne se fasse pas plus et qu’il y ait concentration des produits : il faudra veiller à la circulation pour que chacun.e puisse accéder aux ressources et satisfaire ses besoins. Nécessité de se ré accaparer l’impôt sur le revenu.

 

  • L’intérêt des impôts est de rembourser les dettes prises par l’Etat, très peu sert à la redistribution ; on pourra s’organiser autrement que par l’impôt pour redistribuer directement les produits supplémentaires pour ne pas les accumuler. Si on reprend la main sur notre consommation et notre production, le reste ne tiendra plus, pas besoin de faire une organisation étatique mais un réseau qui se passe des modes de consommation habituels, couplé à l’outil numérique et aux luttes en place. Ça peut passer par une remis en cause individuelle mais cela ne peut se faire sans un travail collectif : les problèmes de l’écologie et du commerce ne concernent pas une éthique de la responsabilité individuelle mais une responsabilité collective. Ce sont toujours les minorités qui gouvernent : la notion de chefferie est apparue au néolithique avec l’agriculture, elle s’est accentuée lors de l’industrialisation. Pendant 95% de sa vie, l’homo sapiens a réussi à vivre autrement, alors qu’on nous fait croire que sans chef ça ne marche pas. Il y a l’éducation qui formate à ce schéma de génération en génération pour la soumission à une autorité censée agir pour notre bien : culture de la division et de l’individualisme. Notre travail doit donc être dans le collectif qui nous renvoie à un autre fonctionnement à apprendre : pas de transformation sociale sans transformation personnelle. Peut être que pour ce travail collectif il est nécessaire de théoriser une vision autre à partir des alternatives existantes, sans que ce soit un programme figé, de façon à ce qu’on puisse vraiment imaginer un système autre qui se tient.

 

  • Un libre accès à nos ressources serait plus important qu’une redistribution des richesses. Et une entraide collective aura plus d’impact sur nos modes de vie et le et de pensée qu’une dépendance à l’égard de l’Etat qui nous laisse dans ce rapport d’autorité et efface notre responsabilité collective. L’éthique de la responsabilité individuelle consiste à nous culpabiliser : pour qu’il y ait entraide, cela suppose amour de soi qui va déborder sur les autres. Ça ne peut se faire que si l’on rejette la responsabilité individuelle pour penser systématiquement responsabilité collective. Il y a une pensée unique poussée par les médias qui contrôle les pensées, les émotions, bloquent la remise en cause personnelle sans choc interne ou externe. Pas besoin face à ça qu’il y ait une autre pensée hégémonique mais justement une hétérogénéité respectueuse des identités qui fonctionne en réseaux. La plupart des luttes s’effondrent en interne parce que se rejouait la logique de domination dans les collectifs qui voulaient pourtant le remettre en cause.

 

  • L’archéologie a aussi montré que quand une société devient perverse, malade, elle s’effondre sur elle-même : les personnes refusent alors d’accepter les règles qu’on leur impose, que ce soit collectivement ou individuellement. C’est le cas de l’empire romain, des mayas, du Moyen Orient. Un des principes du troc est de donner ce qu’on possède en excès et prendre ce dont on manque, ça devrait être le principe du commerce international : on exporte surtout de la haine et du ressentiment, et les personnes n’ont même pas accès sur place à ce qu’elles produisent. L’équilibre ne peut commencer que par l’autosuffisance. On est encore pas assez dans la vulnérabilité et trop accroché à notre confort pour remettre en cause tout ce fonctionnement.

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