Atelier « quelle société veut-on? » 54 Partie II : Thème « Paix et Solidarité internationale » (3)

Dimanche 28 janvier 2018 à 14h


Sur la Place de la République, debout éducation populaire a repris ses quartiers, en cette nouvelle année, pour faire l’atelier hebdomadaire « quelle société veut-on? » session 54 sur la paix et la solidarité internationale. Nous avons commencé depuis juillet 2017 la seconde partie : à partir des propositions concrètes récoltées, nous posons la question de comment y parvenir à partir d’aujourd’hui.

Nous avons lancé le premier atelier éduc’pop à Debout éducation populaire au mois d’aout 2016. Cet atelier qui a lieu à raison de 2 heures hebdomadaires vise à répondre de façon précise et développée à la question suivante : quelle société veut-on?
Avec chaque audio, nous vous proposerons un rassemblement écrit des propositions par catégories, que nous reprendrons avant chaque séance, et que vous pouvez commenter directement sur le site!

Plus nous serons nombreux/ses à participer, plus nos propositions et réflexions seront riches, et mieux nous saurons quelle société l’on souhaite construire, avant de savoir par quels moyens…

Et justement, c’est cette seconde partie « comment y arriver? » que nous avons commencée en juillet à partir des propositions récoltées lors de la première partie!

La 55ème séance de l’atelier est prévue dimanche 4 février de 14h à 16h Place de la République, nous continuerons le thème « paix et solidarité internationale ».


Compte-rendu de l’atelier educ’ pop 54, partie II,

thème « Paix et Solidarité Internationales » 28/01/2018

  • Gestion des conflits internationaux :

Les conflits qui ont lieu depuis longtemps (ex Israël) sont des enjeux entre grandes puissances qui se prennent pour les gendarmes du monde et produisent plus de conflits qu’ils n’en résolvent. La volonté américaine de gouverner le monde date de 200 ans, supposée divine, ce qui leur donne une justification morale inaltérable. Les EU consacrent 54% de leur budget à l’armement, donc ils ont besoin de guerres pour faire tourner leur économie , la France n’arrive pas très loin derrière. Problème des alliances qui ne sont respectées et du manque de transparence (mensonge médiatique). Ecouter une émission sur France Culture le samedi de 7h45 à 8h sur la fabrique médiatique.

Doit-on laisser les populations gérer elles-mêmes les conflits dans leur territoire ? Ce qui supposerait de ne pas intervenir si des crimes se produisent… S’il y avait une justice internationale, ce serait un pays égal une voix et les décisions se prendraient à la majorité. Par exemple lors de la COP 21, tout le monde n’a pas le même pouvoir en fonction de se richesse et du nombre de sa population ? Au conseil de l’ONU, ça fonctionne par l’unanimité ou l’abstention, il n’y a pas de solution unique. Qu’il y ait d’abord un travail des préventions des conflits en ayant des informations claires et sourcées sur les enjeux. La question économique devrait toujours passer après celle des droits humains dans toutes les prises de décision, ça devrait s’instaurer de façon systématique et être vérifié partout.

En Europe, la convention des Droits de l’Homme ne respecte même pas la déclaration de 48 voire même l’annule en plusieurs points. Aujourd’hui les conventions visent le business des multinationales et pas le respect de Droits de l’Homme. Ce sont les dirigeants financiers plus que les gouvernements des Etats qui dirigent, la population n’a pas de prise dessus. L’ONU a une utilité mais elle n’est pas remplie, les sanctions n’ont pas d’impacts justement parce que les multinationales passent au-dessus. Chacun défend ses intérêts, il n’y a pas de réflexions sur un intérêt commun et international. La paix est impossible dans notre monde actuel, vu comment il est régi… Comment on inverse le rapport de force ? Si les citoyens manifestaient contre la guerre dans le monde comme ça s’est fait lors de la guerre en Irak et bloquait l’économie des pays, il y aurait un impact, ce serait un moyen de mettre fin aux expansions militaires de nos gouvernants. La question de la paix comme mobilisation sociale a été évincée par d’autres priorités car tous les droits sont mis à mal et chacun.e cherche déjà à préserver les siens… L’histoire nous apporte des leçons et on les oublie, alors qu’il y a des erreurs à ne pas refaire : la paix est centrale et fragile.

C’est d’abord une lutte anti-capitaliste car notre consommation fait partie de l’échiquier et génère de la misère. La société de consommation annule complètement l’humain et met tout à distance ; les médias favorisent aussi cette mise à distance. Si notre pays était en guerre, nous serions bien contents que d’autres nous accueillent ! Les guerres ne sont pas toujours économiques, elles peuvent aussi être idéologiques (enjeux de régimes politiques, identitaires). Poser des sanctions par rapport aux multinationales qui profitent des conflits et exploitent la misère. On peut aussi bloquer notre économie contre les guerres et boycotter les marques qui les exploitent. Il est nécessaire que l’origine, la production et le transport des marchandises soient absolument transparents de façon à ce que l’exploitation de la misère devienne impossible.

Les dirigeants commencent à s’inquiéter des inégalités car ils savent bien qu’une forte mobilisation populaire les perdrait, d’autant plus avec l’enjeu climatique qui nous concerne tou.te.s. Il y a un combat symbolique à mener comme on le voit dans le procès pour la fausse bombe : nous pouvons monter notre pouvoir en choisissant des cibles avec des dispositifs fictifs et la force des images. Un documentaire Ukraine on Fire explique la situation au Kurdistan et en Syrie et son traitement médiatique. On est libre de s’exprimer et on peut s’informer mais la justice ne réagit pas, elle n’a aucun impact international, alors que ce n’est pas au niveau des États que se prennent les décisions. Il y a une dichotomie entre le droit tel qu’on aimerait qu’il soit et ses moyens réels, la justice ne passe pas que par le droit.

  • Accueil des réfugiés :

Accueillir les populations qui fuient, c’est la base de la solidarité, plutôt que de ramener des armes sur place ce qui intensifie le nombre de morts et la situation. Il y a 800000 demande de logements en France et deux millions de logements vacants : ce n’est donc pas un problème de place. Cette solidarité, ce serait une base de la responsabilité comme humain. On pourrait lancer une campagne de désobéissance civile « accueille un.e migrant.e » qui vienne bouleverser notre confort et la distance que l’on met par rapport aux conflits qui pourtant nous concernent directement. Le jeux politique associe le risque terroriste aux migrations sous une idéologie de la méfiance. La société de consommation annule complètement l’humain et met tout à distance, si nous étions en guerre, on serait bien content d’avoir un lieu d’accueil : les médias favorisent cette mise à distance.

Des scientifiques ont montré que les courants marins pouvaient s’inverser ce qui provoquerait une glaciation des pays du Nord dont la population devrait alors migrer vers le Sud : ça inverserait totalement le rapport de force et on se prendrait bien le retour de nos conditions inhumaines de rejet des migrant.e.s et de politique néo-coloniale.

La base du problème des migrant.e.s est ce qu’il se passe dans leur pays : nécessité de soutenir la population sur place plus que les intérêts des gouvernements. Si les pays sont sûrs, les personnes auront envie d’y rester ou d’y retourner. Bloquer les budgets énormes qui servent à l’armement pour les rediriger vers le soutien des populations dans leur pays et les migrations : s’ils sont bien accueillis, les migrant.e.s pourront mieux s’organiser pour reconstruire leur pays de l’extérieur à l’intérieur. Venir imposer des décisions sans qu’elles viennent des habitant.e.s, ça ne tient pas. L’accueil des migrant.e.s chez soi est aussi créateur de lien social qui limitera les peurs de l’étranger générées par nos gouvernants, c’est une prévention quant aux conflits qui pourraient venir et une grande source de richesse culturelle. Créer une instance qui intègre les populations qui fuient leurs pays comme alerte et espace de prévention ?


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