Atelier éduc’pop « quelle société veut-on? » 40 : « les richesses et les biens communs »

Samedi 09 septembre 2017 // 558 mars


Sur la Place de la République, la 40ème session de notre atelier educ’pop a eu lieu. Nous avons commencé la seconde partie : à partir des propositions concrètes récoltées, nous posons la question de comment y parvenir à partir d’aujourd’hui.
Cette fois, nous avons parlé de la gestion des richesses et des biens communs.

Nous avons lancé le premier atelier éduc’pop à Debout éducation populaire au mois d’aout. Cet atelier qui a lieu à raison de 2 heures hebdomadaires vise à répondre de façon précise et développée à la question suivante : quelle société veut-on?
Avec chaque audio, nous vous proposerons un rassemblement écrit des propositions par catégories, que nous reprendrons avant chaque séance, et que vous pouvez commenter directement sur le site!

Plus nous serons nombreux/ses à participer, plus nos propositions et réflexions seront riches, et mieux nous saurons quelle société l’on souhaite construire, avant de savoir par quels moyens…

Et justement, c’est cette seconde partie « comment y arriver? » que nous avons commencé il y a 2 mois à partir des propositions récoltées lors de la première partie!

La 41ème séance de l’atelier est prévue dimanche 17 septembre de 15h à 17h, nous continuerons sur le thème « gestion des richesses et des biens communs ».


CR Atelier éduc’pop session 40 « gestion des richesses et des biens communs » 1

Partie 2 : comment à partir d’aujourd’hui arriver aux propositions récoltées

Partage des richesses et des moyens de production en amont

  • Il y a actuellement de grands propriétaires des terres, des ressources, et des moyens de production. Le système propriétaire/locataire est aussi ancré que celui de patron/ouvrier. Une copropriété des outils de travail, de la nourriture, des logements et vestimentaire est possible de façon locale : la mise en commun réduit les dépenses individuelles et permet d’augmenter les achats de meilleurs outils (exemple d’une coopérative en Ardèche dans la production de laine, exemple de l’usine Ambiance Bois).
  • Il est difficile de trouver les informations nécessaires au lancement de coopérative, il y a des limites administratives. Il faudrait que ces initiatives soient diffusées, pas seulement ce qu’elles produisent mais leur installation et leur fonctionnement (par exemple coopcycle est en train de se créer face à deliveroo, pour sortir du modèle de l’ubérisation). La SIC permet d’inclure dans un projet des parts à des collectivités en plus des ouvriers ; en coopérative toutes les décisions sont prises en collectif (aussi les SCOP). A Paris, COPANAM est organisé par des entrepreneur qui ont choisis de mutualiser leur outils et savoir-faire. Même au niveau politique on pourrait avoir des coopératives pour la prise de décision.
  • Aux E.U., il y a une ville où les SDF sont pris en charge par une association pour être hébergés dans un foyer et retrouver une autonomie. Dans un autre programme, on donne de l’argent sans contrepartie aux personnes en besoin : le résultat a été positif, soit les personnes en mettaient une partie de côté pour l’investir, soit elles le redistribuaient autour d’elles. Commencer par donner un logement gratuitement permet de limiter les problèmes de vol, de violence, d’incivilité, de santé et ouvre un accès à la culture et à l’éducation.
  • L’eau est aussi privatisée, une commune en France applique le concept de bien commun pour l’eau : elle est distribuée presque gratuitement et chacun est plus responsable ce qui donne moins de gaspillage. On pourrait faire de même pour l’électricité, l’accès à internet, le gaz. Par exemple pour l’électricité il y a actuellement de gros groupes centralisés qui produisent beaucoup mais ont aussi un forte déperdition d’énergie dans l’acheminement alors qu’un production locale serait plus faible en production mais donnerait au final accès à la même consommation avec un meilleur rendement et en évitant tout ce gaspillage. Pour mettre en place le prix coûtant,il suffit que ce qui est produit soit limité aux besoins du nombre d’habitants desservis, puis que le coût total soit divisé entre eux. Presque toutes les lignes internet appartiennent à Orange, qui était avant France Telecom, il est donc possible de rendre public l’accès au WIFI comme c’est le cas à certains endroits : ça peut donc aussi être géré comme bien commun.
  • Il y a eu une expérience de transport gratuit en France et on s’est rendu compte qu’il y avait moins de dégradation et plus d’entraide entre les personnes, que ça réduisait le trafic routier ainsi que tout ce qu’il occasionne (pollution de l’air et sonore, accidents, incivilités…). A Vancouver, il y a des réseaux de bus qui fonctionnement gratuitement, cela fait tourner l’économie et limite le problème de désertification.
  • L’extension de la robotisation nécessite de territorialiser le travail : que les personnes travaillent dans leur cadre de vie, pour s’organiser en local en vue de faire prospérer sa région. A partir du moment où on veut des choses, on doit apprendre à s’organiser pour les obtenir et non plus demander à un tiers supérieur puis se plaindre (ex politique). La limite est peut-être plus idéologique que pratique ou juridique. Cela doit passer par l’éducation et la diffusion de ce qui fonctionne dans ce sens. Quand on pense organisation on le pense trop souvent en terme pyramidal et on perd plus de temps à chercher comment devenir chef (par la reconnaissance et la compétition) qu’à produire pour soi et le collectif. Par la désertification, nombre de personnes ont été contraintes à s’auto-organiser (car nul ne veut « gérer » ces régions, elles ne sont pas « profitables »). Cela a produit la diversification des savoirs par échanges. On est trop habitués à demander, obéir et se plaindre, c’est le politique qui gère ainsi la frustration collective. Dans le cas de prises de décisions en commun, la question de la frustration supposera l’auto-discipline et l’apprentissage positif de l’échec par la possibilité de s’investir dans différents projets. Quand on sait qu’on décide, on est plus responsable.
  • La fonction publique est actuellement attaquée contre le privé sous une critique de privilège alors qu’elle peut servir d’exemple de ce qui peut fonctionner dans la gestion des biens communs. Le problème est qu’en étant fonctionnaire, la responsabilité collective inhérente au travail lui-même (ex éducation, santé…) est souvent limitée par la verticalité des prises de décision. Plutôt qu’une nationalisation des biens communs, il y aurait la possibilité que l’accès à prix coûtant implique de s’investir dans la production/distribution de ceux-là (de façon temporaire, par ex qq heures par semaines ou deux jours par mois…) : ceux qui ne le souhaitent pas ou ne disposent pas de ce temps auraient un tarif supérieur comprenant la main d’œuvre. C’est déjà ce qui fonctionne avec les AMAP. Proudhon a défendu le mutualisme comme une miction entre société civile et État, il n’y aurait pas de séparation entre d’un côté les trois pouvoirs et de l’autre la société. En Grèce Antique, chaque cité était autonome, la justice était donnée par les citoyens tirés au sort. On peut donc garder le droit de propriété mais sans monopole : les petits producteurs s’allient entre eux pour créer des coopératives et celles-ci seront limités juridiquement (dans leur taille et leur capacité productive), la justice étant dans les mains de la collectivités puisque les textes de loi sont là. Sans État, il y a le risque que les biens publics soient délaissés, quand il n’y a pas de transition pensée, car la seule que l’on voit aujourd’hui est celle vers le privé. La richesse de l’État est souvent bloquée par la corruption, ce qui rend les espaces publics délaissés car encore propriété de l’État mais sans moyens pour payer des employés. Du coup, on pourrait proposer aux populations de gérer ces espaces en collectif sans contrepartie, l’État reste propriétaire mais n’en tire pas de profit financier, celui-ci étant d’abord l’entretien et le développement mutuel de ces espaces. Il faudrait passer par une interdiction de vente au privé des espaces publics : la propriété de l’État est celle des citoyens, cela imposerait que tout ce que laisse l’État soir repris par des collectifs sans qu’ils soient propriétaire mais avec confiance régulée juridiquement. Cela gênerait seulement ceux qui cherchent la corruption : ça nous ferait aller vers un régime de justice plutôt qu’un régime souverain. On pourrait ainsi penser un État fédéral avec des collectivités autogérées et régulées juridiquement dans le sens des girondins.
  • Au Brésil à Porto Alegre, il y a un impôt participatif avec des réunions par quartiers lors desquelles les personnes votent pour des projets en fonction de l’argent disponible, tout est transparent. La mairie a organisé cela en 3 ans sans poser des statuts particuliers, ça s’est mis en place dans le pratique avec une gestion précise des rentrées et sorties. Problème des partenariats public/privé notamment pour les hôpitaux, centres culturels, qui bloquent ensuite la prise de décision pour le social pour aller vers la rentabilité. De même, on devra interdire l’investissement privé pour aller vers l’investissement collectif participatif quand il y a des manques financiers.

    https://www.mixcloud.com/Debout_Education_Populaire/cr-atelier-%C3%A9ducpop-part-ii-session-40-gestion-des-richesses-et-des-biens-communs-partie-1/

Laisser un commentaire