Dimanche 12 mars 2017 // 377 mars à 14h
Sur la place de la République, nous avons lancé le premier atelier éduc’pop à Debout éducation populaire au mois d’aout. Cet atelier qui a lieu à raison de 2 heures hebdomadaires vise à répondre de façon précise et développée à la question suivante : quelle société veut-on?
Avec chaque audio, nous vous proposerons un rassemblement écrit des propositions par catégories, que nous reprendrons avant chaque séance, et que vous pouvez commenter directement sur le site!
Plus nous serons nombreux/ses à participer, plus nos propositions et réflexions seront riches, et mieux nous saurons quelle société l’on souhaite construire, avant de savoir par quels moyens…
La 27ème séance de l’atelier est prévue dimanche 26 mars de 14h à 16h, nous continuerons sur le thème « paix et solidarité internationale »
Vous pouvez écouter un enregistrement audio de l’intégralité de l’atelier en bas de page et nous proposer vos idées en remplissant un petit formulaire de contact
CR atelier éduc’pop
« quelle société veut-on ? » session 26 :
Paix et Solidarité Internationale
Concordat universel
- La Déclaration des Droits de l’Homme est occidentalo-centrée, il faudrait l’élargir aux autres modes de vie et poser avec une justice qui l’applique plus que de le poser en idéal moral lointain comme c’est le cas aujourd’hui.
- Les médicaments sont aussi une arme pour rendre les personnes passives, les aliéner au système de « sécurité » social ou pas…
Interdire la marchandisation de l’armement
- L’armement est un moyen de pression et de domination, ça devrait être détruit sur l’ensemble du globe, en plus ça produit beaucoup de déchets. Produire des guerres, c’est un fond de commerce entretenu par les puissances mondiales. Quelqu’un qui se sent soumis va vouloir se défendre, et souvent on nous désigne un ennemi fictif pour faire « union nationale », on entretient la peur pour consolider les gouvernements, comme « nous protégeant ».
- Les ressources nécessaires pour fabriquer l’armement maintiennent les populations dans une grande pauvreté, pour l’avoir à merci. Pour sortir du contrôle des grands groupes, nous pouvons développer l’autonomie en redonnant aux populations l’accès à leur ressources et aux moyens de production.
Interdire les OQT, mettre aux frontières un contrôle pacifique garantissant une libre circulation et une justice internationale
Eradiquer la misère du monde et respecter la culture de chacun en n’intervenant pas dans les conflits : non à l’exploitation des autres pays
- Tant qu’il y aura des inégalités, il ne pourra pas y avoir de paix sociale, la guerre profite au capital, cela relance la consommation : la destruction et la peur lui apporte beaucoup dans une logique de confort et de prévention du risque.
- les journalistes indépendants sont directement visés par les militaires. L’ONU ne fait pas son travail pour les protéger, alors que ça devrait être un organisme de contrôle. Ce sont des enjeux politiques plus qu’idéologiques qui déterminent les actions de l’ONU (en lien avec les pouvoirs militaires et financiers). L’ONU doit être en lien avec les journalistes indépendants et la population pour orienter ses actions.
- Plutôt que de détruire, commencer par construire autour de nous, petit à petit de plus en plus loin. Ne pas revenir sur la peine de mort et interdire tout type de torture.
- En France, la paix et la solidarité ne sont pas du tout en place, c’est donc difficile de se projeter dans une logique internationale, surtout que cela est laissé aux mains des gouvernements. Les conflits arrivent déjà à l’intérieur de nous-mêmes : les discours et les représentations nous divisent bien plus que les besoins réels (nous avons tout ce qu’il faut pour partager l’espace terre) et on s’imagine qu’on se bat contre les autres alors que c’est contre des images. La société entretient les frustrations pour nous mettre les uns contre les autres et imposer des visions du monde qui seraient incompatibles. Ce qu’il faut d’abord déconstruire, ce sont les systèmes de domination.
- Déjà, poser « ils » comme des ennemis nous place dans des représentations floues qui attisent les fantasmes. Internet peut donner accès à d’autres discours, à condition que les monopoles des GAFA ne nous imposent pas des algorithmes qui reproduisent cet enfermement dans une vision du monde (avec les bulles de filtrage). C’est comme si on était dans la rue sauf que c’est du virtuel, cela nous coupe de la découverte immédiate, à partir du corps, du ressenti, et accentue aussi la crainte de s’engager auprès de l’autre : on arrive bien au « tout sécuritaire ». Avec le virtuel, on créé psychologiquement une expérience, ce qui produit une division interne par rapport à l’environnement proche.
Accueil des réfugiés
- La censure bloque la solidarité : plutôt que les liens entre peuples passent par leurs dirigeants, que ça se fasse directement en favorisant les rencontres internationales, les voyages et les échanges hors du capitalisme touristique. Trop souvent on pose un jugement sur un peuple en fonction de celui/celle qui le représente (par exemple avec la Russie, les Etats Unis).
- Donner les moyens aux réfugié.e.s de constituer des réseaux une fois dans les autres pays et des relais médiatiques, possibilité de mettre en place une organisation solidaire.
- Si l’on ne va pas chez les autres pour régler leur conflit à notre façon dans une volonté de contrôle et de domination, cela laissera plus de possibilité à la solidarité des peuples. Sinon, c’est toujours une entrée dans un marché compétitif ou toutes nos richesses comme nos faiblesses sont exploitables comme profit du capital. Même la laïcité est un marché pour la non-tolérance, le corps humain est chosifié comme tout le reste, l’autre n’est plus qu’un moyen pour accéder à ces choses. Les représentants jouent le rôle de personnages, tout comme nous ! on consomme notre propre frustration, il faut être prêt à pardonner et prendre en compte qu’il est difficile de sortir des codes institués, être patient, et surtout ne pas imposer les siens.
Sortir de l’OTAN
- L’OTAN fait peur aux autres pays par l’alliance entre Europe et Etats Unis, ce sont des contrats militaires, ce qui a plutôt tendance à alimenter les conflits pour des intérêts géopolitiques en faisant pression. C’est un outil de domination parfaitement mis au point dans un cadre légal. C’est une logique d’empire pour aller s’accaparer les richesses, et un positionnement par rapport à la Russie qui est aussi dans cette logique d’empire. Le fait de massacrer quelqu’un peut donner l’impression d’être Dieu, d’avoir une puissance sans limites. Et en même temps cela produit des conséquences destructives (vengeance, peur, haine, isolement) : les jeux vidéos exploitent cette envie de rébellion, cet isolement, ce manque de contact entre les gens.
- L’Union Européenne a été crée pour la paix en Europe et c’est en fait une coalition entre les dirigeants européens les plus puissants. Ce ne sont pas les peuples qui font des guerres, ce sont eux qui les subissent et on les y pousse via la propagande.
Connaitre les chaînes de production à l’international (travail des enfants, surexploitation, salaires de misère, condition de transport…)
- Le confort et le numérique nous font oublier toute l’exploitation qu’il y a derrière, de même que la recherche constante de prix plus bas qui nuisent aux humains et à l’environnement. Prendre en compte la conséquence de nos actes plutôt que de se voiler la face. Beaucoup d’autres pays imaginent qu’on est libres, c’est une illusion, une fiction produite à laquelle même certain.e.s parmi nous croient : nous sommes archi-dépendants de notre confort, et celui-ci est entièrement contrôlé par d’autres. Les enfants deviennent des robots contrôlés par les images qu’ils ingèrent et produisent sur les réseaux sociaux, leur perception du monde, de leur corps est aplatie.
- L’exploitation des autres pays est aussi possible par un manque d’éducation, entretenu volontairement par les gouvernements. C’est une corruption systématisée : voir le documentaire L’homme qui répare les femmes sur la République du Congo, il montre l’exploitation des richesses et des hommes, c’est cela qui gangrène l’Afrique.
Mettre fin aux racismes et discriminations :
- On vit dans une société de plus en plus injuste, alors qu’on fait paraître l’inverse. Il y a une illusion de pouvoir parler, manifester alors que cela est beaucoup plus réprimé, les jeunes dans la rue sont en danger. Même quand le peuple s’oppose aux lois, elles passent et la démocratie représentative nous maintient dans une soumission.
- Le renfermement dans notre petit monde nous empêche de voir ce qui se passe autour de nous, surtout tout ce qui est rendu invisible, inaudible car non médiatisé. Le racisme est d’abord entretenu par les institutions et leurs bras armés.
- Sourire dans le métro et parler à son voisin ça participe déjà, à l’échelle de chacun.e au dépassement des frontières imaginaires. Cela perturbe les codes aseptisés et c’est une grande force parce que l’info peut à nouveau circuler, en échangeant en permanence, on peut se passer des outils numériques : ça dépend en fait de chacun.e de nous, en rapport avec mesurer la conséquence de ses actes.
Faites nous part de vos remarques, de vos idées de vos envies pour le monde de demain.