Dimanche 14 mai / 440 mars à 14h.
On fait le bilan de la première partie de l’atelier : le recueil de propositions sur la société qu’on veut.
Un texte présenté à un séminaire de l’EHESS le 2 mars 2017 est présenté au public :
Prenons quelques exemples de propositions :
– sur « les enfants »
Séances lors desquelles des enfants et leur famille racontent leur histoire, celle de leur quartier/pays pour favoriser la curiosité avec des témoignages sur l’éducation des enfants aussi en fonction des cultures.
– sur « la justice »
- Faire un peu comme dans Pirates des Caraïbes : un code implicite que l’on ne ressortirait rarement, ou plutôt que dans des cas graves/exceptionnels.
– sur « les droits »
- Le fait de numériser ses données doit rester au choix de chacun.e (et non pas devenir obligatoire pour avoir accès aux soins, aux formations, logement, etc) : maintien d’un dossier papier dont le citoyen reste aussi propriétaire.
Est-ce qu’on est en train de construire les droits d’une communauté de 100 personnes ou d’un pays de plusieurs millions d’habitants ? On pourrait imaginer des droits locaux ou régionaux, valables pour un territoire et une communauté mais pas une autre, selon ses besoins et le contexte local. Un peu comme le droit coutumier, non écrit, qui s’applique encore dans beaucoup de situations (agricoles par ex).
– sur « le partage des richesses et des biens communs ».
On soulève la question du droit à la propriété : à partir du moment où on décide qu’on devrait avoir tous un accès égal aux biens naturels de notre environnement, au logement, etc que devient le régime de la propriété privée ? Faudrait-il l’abolir ? Passer du régime de la propriété lucrative à celui de la propriété d’usage »
Se pose alors la question de l’abolition de la propriété privée.
On constate que plutôt que dessiner les contours d’une société idéale, cet atelier se fait le réceptacle d’interrogations et de propositions très concrètes parfois déjà pratiquées. Il offre également l’occasion à toute sorte de discours, de témoignages et de réflexions personnelles de s’exprimer. Une chose acquise chez ses organisateurs et la plupart des participants les plus réguliers : parler c’est agir et agir c’est parler. Ainsi, le seul fait de discuter sur la place et au sein d’un dispositif « d’occupation » est considéré par beaucoup comme un acte politique fondamental. Il s’agit de permettre à la pensée complexe de s’exprimer pleinement, et non de simplement recueillir des idées pour un roman de science fiction.
Dans ce contexte d’urgence politique et de printemps précoce, la seconde phase de l’atelier, consacrée aux moyens à mettre en oeuvre pour appliquer les nombreuses propositions recueillies sur la place, se fait attendre. Elle devrait arriver courant avril. Quelle forme devrait-il prendre? C’est à l’occasion de ce séminaire que je pose pour la première fois cette question. Il sera sans doute nécessaire d’en discuter sur la place dans les prochaines semaines. Pourquoi pas ce dimanche? Allons-nous discuter, proposition par proposition des moyens de les appliquer? Comment éviter que pour chaque proposition une discussion d’une heure se mette en place? Il faut donc trouver un moyen d’articuler ces propositions avec la discussion sur leur mise en oeuvre au sein d’un format de discussion qui permette de faire émerger des pratiques originales et adaptées aux conditions politiques actuelles.
Il appelle à être moins dans la projection et plus dans la réflexion sur le mouvement.
Une autre personne propose de partir de propositions concrètes pour développer la discussion afin d’éviter le vague.
Interrogations posées :
– quels sont les différents moyens pour la mise en place de ces propositions : nous, l’État? Les élections? Le travail sur soi des individus? Sachant que l’un n’a pas vocation a supplanter l’autre.
Difficile de faire proposition par proposition. Plutôt fixer les discussion par thèmes. Rappel : cet atelier a une portée politique. La communication et la consultation des « anciens » est importante pour la transmission du savoir et des pratiques afin d’éviter la répétition des erreurs commises.
Une nouvelle interrogation : comment se mettre en mouvement vers l’utopie, les objectifs que portent les différentes propositions?
Proposition : porter la réflexion sur des échelles différentes. Le travail sur soi est-il porteur de politique? Qu’en est-il du couple?
De la famille (éducation des enfants)?
Du quartier (économie, politique)?
De la commune, de la région et de la nation?
Au final, on doit composer à l’échelle internationale (migrations, impérialisme économique et culturel)
Une autre personne propose de poser des bases « saines » : vote blanc, référendum d’initiative populaire. Il critique par exemple la 6ème république proposée par Mélenchon car elle n’apporterait rien tant que la classe politique et les médias de masse ne sont pas ramenés à l’ordre. Il faut assainir la base de la société, lutter contre la corruption, avant de chercher à bâtir une utopie.
Un participant rappelle que « l’utopie existe déjà » et est « accessible à tout le monde ». Avec un groupe de personnes conséquentes sur un territoire donné, on peut changer beaucoup de choses. Mais pour cela, on a besoin d’argent. Il faut se comprendre, se parler.
Un educpopien rebondit sur ce qui vient d’être dit. Il est faut savoir abandonner les étiquettes qui divisent. Le code de pirate des caraïbes lui vient à l’esprit : ne pas fixer des règles trop strictes, de sorte à ce que beaucoup partagent un commun. Il prend l’exemple du municipalisme en Espagne et point l’absence de points de comparaison. Il fustige la division alimentée par les bannières et les étiquettes politiques et idéologiques.
Une autre personne rebondi sur la question du commun politique. On ne peut être ni utopique, ni concret sans inscrire son action et ses discussion sans s’intéresser au terrain. C’est le terrain qui nourri la production d’une utopie. La proposition d’impliquer les familles dans l’éducation culturelle est reprise. De nombreux outils (dont les réseaux sociaux) peuvent aider à faire bouger les choses.
L’influence, notamment par les actes, permet de montrer les choses sous un autre angle. Il ne s’étonne pas que des hommes politiques reprennent des idées et pratiques qui se sont manifestées à Nuit Debout. Au contact du terrain et des sphères du pouvoir : utopie concrète. Il propose à Nuit Debout de conquérir la mairie de Paris.
On parle des machines, des robots, des ordinateurs. On propose de les couper et de se recentrer sur ce qui fait notre singularité en tant qu’être humains. La question du travail est également abordée.
Deux façons d’aller vers une utopie : la construire ou chercher à la réaliser dans l’immédiat.
On a donc l’option réformiste et la dynamique révolutionnaire qui vise plus à la destitution/destruction de l’ordre établi plutôt qu’à une seule construction qui s’accommode des structures existantes (le réformisme).
À vous!
Faites nous part de vos remarques, de vos idées de vos envies pour le monde de demain.