Atelier éduc’pop « quelle société veut-on? » : session 22 La Santé

Dimanche 12 février // 349 mars à 15h


Sur la place de la République, debout éducation populaire a tenu la 22ème session de son atelier « quelle société veut-on? » portant sur la santé.
Nous avons traité et fait des propositions sur les médecines parallèles, la sécurité sociale, le partage des connaissances médicales, le rapport entre santé et maladie  : audio à écouter!

Cet atelier qui a lieu à raison de 2 heures hebdomadaires vise à répondre de façon précise et développée à la question suivante : quelle société veut-on?
Avec chaque audio, nous vous proposerons un rassemblement écrit des propositions par catégories, que nous reprendrons avant chaque séance, et que vous pouvez commenter directement sur le site!

Plus nous serons nombreux/ses à participer, plus nos propositions et réflexions seront riches, et mieux nous saurons quelle société l’on souhaite construire, avant de savoir par quels moyens…

La 23ème séance de l’atelier est prévue dimanche 19 février de 14h à 16h sur la santé.


CR Atelier éduc’pop session 22 : « La Santé »

Vous pouvez écouter un enregistrement audio de l’intégralité de l’atelier en bas de page et nous proposer vos idées en remplissant un petit formulaire de contact

Rapport santé/maladie :

  • Canguilhem pose que la « la santé c’est tomber malade et être capable de s’en remettre », c’est-à-dire que la maladie n’est pas opposée à la santé mais qu’elle la constitue. Cela remet en cause la prévention du risque qui va vers la responsabilisation de l’individu plus que du social. La santé comme connaissance de son corps propre, sentir ce qui nous fait du bien ou du mal et être réceptif à ce qui existe à l’intérieur et à l’extérieur de soi.
  • Actuellement la santé est prise dans le modèle économique. On pourrait avoir un ministère de la maladie plus que de la santé, avec les ressources homéostatiques : naturopahie. C’est aussi dans un souci de la performance : il faut cocher ce qui ne parait pas dans l’idéal pour ce culte. La « science médicale » a supplanté les techniques naturelles, ça a permis de favoriser des découvertes mais a aussi ravagé un rapport plus direct au corps et à notre environnement (comprendre son corps, comment on devient malade, demander de l’aide aux autres sans croire que le médecin est Dieu et peut penser pour nous)
  • Passer par une autre éducation pour apprendre à prendre soin de soi et à être à son écoute, trouver dans son environnement et avec les autres comment se soigner. Le séquençage du génome nous permet de connaitre es carences et potentiels cgez chacune.e.
  • Veiller à ce que notre environnement soit sain, ainsi que ce que l’on consomme, c’est aussi apprendre à se connaitre en lien avec. D’être handicapé ça donne un autre rapport à soi et au monde, on peut y trouver une richesse incroyable, parce qu’on développe de nouvelles capacités. Quand on ne peut plus marcher ou courir, on a un autre rapport au temps, cet enrichissement n’est pas écologique. Le regard des autres est la première forme d’exclusion, qui est produit par un culte idéal d’individualisme (comme les robots : instaurer un culte de la solidarité pas en terme de compétition ni de performance, que ce soit en dehors du système économique, comme ce qui fait société).
  • Arrêter d’avoir peur de l’autre et de la différence, de la maladie, penser en termes d’expériences. Les assurances, les formalités et le « tout préventif » nous rendent peureux de la maladie et de l’autre ; est-ce que la guérison c’est ne pas avoir mal, ne plus sentir son corps ou plutôt être en harmonie avec le cosmos (cf stoïcisme). Il y a toujours un aspect social de la maladie, le tout est de savoir ce qu’on a à faire ensemble, ça passe par le corps et la perception de ce que l’on produit. Par exemple le sport peut être penser comme extension sensorielle plutôt que comme performance. La guérison c’est se réconcilier avec les autres, chacun.e peut trouver sa manière de le faire, ça ne doit pas venir d’un autre faisant autorité par son savoir et/ou sa position sociale. Qu’on soit toutes et tous les médecins de nous-mêmes et des autres, que tout ne soit pas pensé en terme de rationalité. Cela sera facilité par les informations circulant librement via le numérique et les rencontres : suppression des brevets.
  • L’exclusion est corrélative du non partage des savoirs. Apprendre à se connaitre et faire ensemble, quels outils trouver pour que chacun.e trouve et développe le potentiel qui est en lui/elle. Penser en termes d’équilibre plus que de conformité. La solitude est masquée par les réseaux sociaux et par le culte de l’image renforcé : on n’apprend pas à apprécier à être seul avec soi-même, et ceci peut se faire en présence ou non de l’autre, que ce soit appaisant.

 

Hôpitaux public/privé :

  • Le personnel soignant est surexploité, ce qui est en lien avec les lobbies pharmaceutiques. Dans la société idéale, on supprimera les labos prévus.
  • Les APMP/Universités qui produisent du savoir, récupéré par les lobbies (exemple de l’hépatite C). Dans la société idéale : plus de brevets sur les médocs. Peut-être qu’il est temps aussi de séparer industrie et médecine (comme avant religion et état), science et économie. Qu’on n’oublie pas que l’objectif principal est que ce soit accessible à toutes et tous. Hyppocrate disait « d’abord ne pas nuire » : qu’on développe des savoirs entre nous. Le tissu associatif est très important et actif, cela doit aller vers une réappropriation de ses propres capacités. Dans la cité des sciences et de l’industrie, on commence à faire des conférences sur le « patient expert » : c’est celui qui est soigné qui dit la façon dont il veut l’être.
  • Que les savoirs partagés permettent de combler l’inégalité des territoires. Remettre de grands lieux de soin et de formation en campagne qui comprenne les différents types de soin (comme l’effet placebo). La sécurité sociale doit être pensée comme droit à vivre, et non pas comme charité : pas d’hôpitaux ni de cliniques privés. Ou alors tous les soins sont gratuits : pas de frontières non plus dans l’accès à la santé. De grands centres de formation seront créés dans lesquels toutes les médecines auront leur place et où patients et soignants/médecins s’apporteront leur compétences.

 

Médecines :

  • Association des cueilleurs et cultivateurs dans le Sud qui utilisent des plantes médicinales. Des peuples autochtones utilisent des plantes pour la contraception ou pour devenir stériles, et cela en respect avec les ressources. Ils sont en danger par rapport aux monopoles. Le rapport entre patients et clients est toujours porté vers performance et économie, notamment avec la cotation à l’acte.
  • Médecine curative traditionnelle : une plante peut soigner chaque maladie. Le vaccin est l’exemple de la prévention qui utilise la capacité de la réaction des corps. Une tisane peut soigner le chikunkugna alors qu’aucun traitement médical ne fonctionne, de même pour beaucoup de maladies. Des champignons fabriquent des molécules qui ont des effets anti-cancérigènes. L’industrie privilégie les solutions technologiques. On a d’un côté les bactéries et de l’autre les virus. Des antibiotiques créent de la bactériorésistance qui diminue continuellement la diversité et les capacités de résistances.
  • Transfert médical et effet placebo, aller vers une capacité qui ne dépendre pas d’un autre pour nous dire qui on est, ce qu’on a, ce qu’il nous faut. La maladie psychique est en augmentation, liée à l’extension d’une conformité qui rend les exclus malades, alors que la maladie psychique est une souffrance de vivre dans le monde qui nous environne. La société doit être un lieu de guérison, s’appuyant sur la diversité.
  • Il existe la médecine minérale (ex : bain de mercure pour les pb de sang, aiguilles de quartz qui produisent des vibrations pour les maladies de peau en extrayant la matière toxique), cristalline, animale, magnétique (par exemple les coupeurs de feu).
  • Le rôle du mental dans la santé est en rapport avec la croyance. Une expérience a montré qu’on obtenait le même taux de guérison lors d’une intervention sur le cœur quand on faisait l’acte chirurgical ou seulement une incision. C’est le rapport au pouvoir qui est au cœur de la guérison : donner à chacun.e le moyen de trouver ce pouvoir en soi, en affection les uns avec les autres. Le contact humain peut aussi être recherché par besoin, pour se sentir mieux en soi plutôt que de projeter sur les autres son malaise interne en cherchant de la distraction. On cherche l’idéal partout alors qu’être bien avec soi permet d’être un lieu de soin et d’accueil qui apaisera les autres.

 

Technologies :

  • Ne pas négliger les apports de la technologie, aussi pour la chirurgie. Si on supprime le principe de profit, le soin pourra être partagé. La médecine est un art plus qu’une science parfaite, parce qu’on fonctionne sur des pronostics/statistiques, et que cela évalue avec les systèmes de représentation d’une époque. On n’a pas encore pris en compte ce à quel point les cellules peuvent se métamorphoser et sont potentiels de mutation.
  • Quel rapport entre le corps et l’objet technique ?

Faites nous part de vos remarques, de vos idées de vos envies pour le monde de demain.

l’enregistrement complet de la discussion.

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