Atelier debout éduc’pop « quelle société veut-on? » session 24 : les médias

Dimanche 26 février 2017 // 363 mars à 14h.


Sur la place de la République, nous avons lancé le premier atelier éduc’pop à Debout éducation populaire au mois d’aout. Cet atelier qui a lieu à raison de 2 heures hebdomadaires vise à répondre de façon précise et développée à la question suivante : quelle société veut-on?
Avec chaque audio, nous vous proposerons un rassemblement écrit des propositions par catégories, que nous reprendrons avant chaque séance, et que vous pouvez commenter directement sur le site!

Plus nous serons nombreux/ses à participer, plus nos propositions et réflexions seront riches, et mieux nous saurons quelle société l’on souhaite construire, avant de savoir par quels moyens…

La 25ème séance de l’atelier est prévue dimanche 5 mars de 14h à 16h, nous continuerons sur le thème « Médias, transmission des informations et communication ».

Veuillez nous excuser pour l’enregistrement audio (disponible en bas d’article) : il manque les 15 premières minutes… Mais vous pouvez savourer tout le reste!


CR Atelier éduc’pop session 24 « Les médias : transmission des informations et communication» (1) 

Les films incontournables sur ce sujet :

Idiocratie, Requiem For a Dream, Les Nouveaux Chiens de Garde (les médias sont les chiens qui défendent le système), la Lalande et Solution Locale pour un Désordre Global.

 

Radio et télévision :

  • A la radio, chacun pourrait faire son émission, avec un lieu ou des lieux qui seraient des espaces de rencontre, d’échange et de diffusion d’informations, de diversité culturelle (musique…). Ne pas faire une radio/un style musical mais de la pluralité. Remettre les débats actuels à plus grande échelle, avec une participation large.

 

  • Supprimer les médias de masse, que ce soit les citoyen.ne.s qui s’informent et informent, ce serait en soi de l’éducation populaire, ça pourrait se faire aussi sur les places publiques comme c’était le cas avec TV debout, Gazette debout et Radio debout. Ce ci pourrait s’étendre et se relayer dans tous les lieux de lutte. A Fresnet, tous les enfants apprennent à faire des articles, ce qui donne des choses bien plus vraies qui ne cherchent pas à influencer. A Nuit Debout, on réussit à faire des multiplex avec d’autres Nuit Debout de France, des villes étrangères, jusqu’à la Syrie avec son et audio : on peut donc le mettre en place de façon ouverte et avec de petits moyens. La problématique est échanger et partager.

 

  • Revoir la définition de média : ce n’est pas quelque chose de vidéo-ludique, mais une arme de savoir et de transmission, c’est une arme idéologique. La manipulation politique donne que l’on ne réfléchit que sur les thèmes que les médias vont pointer. Ce sont aujourd’hui des interprétations de faits que l’on passe pour vérité, ce qui influence les relations entre les individus, monopolise leur attention et dirige leurs pensées. Quand on décide l’ordre du jour de la télévision, on a le pouvoir, internet vient après la religion et l’imprimerie comme outil de diffusion : on a enfin les moyens de l’horizontalité dans le communication.

 

  • Développer un maximum de réseaux et médias alternatifs, on a déjà les Reporters Debout qui font des périscopes pour être sur place et filmer ce qui se passe. Le numérique permet une horizontalité des informations mais cela comporte un coût écologique et l’esclavage des pays pauvres. Se poser aussi la question de la construction des moyens de communication : que ces moyens soient limités en nombre et développer pour partager et développer des moyens de communication économique.

 

Financement :

  • Pas de groupes privés mais un financement participatif car c’est un service public auquel chacun.e peut participer. Ou alors pas besoin de financement car ce serait géré en commun, un lieu public participatif

 

  • Pas de professionnalisation du journalisme qui fait rentrer l’information et la communication dans le système d’offre et de demande associé à une ligne éditoriale. Les médias doivent être partagés et régulés par le peuple, comme source de diffusion et d’information. Qu’est ce qu’on consomme ? On se laisse confortablement porter par les divertissements sans se rendre compte que cela s’intègre dans notre façon de penser et de vivre. Les médias cherchent le sensas pour exploser leurs ventes, c’est une consommation d’horreur pour capter l’attention des personnes en posant une réalité sans permettre de la changer. La société accepte plutôt les produits tels quels que de réfléchir à leur construction, c’est pareil pour les médias !

 

  • De même la téléphonie devrait être publique et pas à des groupes privés, ce qui permettrait des évolutions écologiques dans leur fabrication. Idem pour le libre dans l’informatique : on peut dès demain remplacer tous les GAFA par du libre. Le TipC permet de donner de l’argent pour un projet : on pourrait créer une chaine télévisuelle indépendante à partir des vidéos des youtubeurs, et que cette chaine se déplace auprès des personnes pour diffuser leur vision du monde. Les BlockChains permettent un réseau d’échange sécurisé et décentralisé.

 

Publicité :

  • Pas de publicité en parallèle des informations. L’accumulation des informations telles qu’on les a actuellement n’a aucun sens, c’est cumulé sans articulation théorique. On comprend moins ce qu’il se passe aujourd’hui parce qu’on a affaire à des discours médiatiques contradictoires. En 68, une pierre avait été posée avec des médias alternatifs où ce sont des personnes concernées qui s’expriment sans que ce soit interprété par d’autres. A partir du moment où quelque chose est dit, c’est une vision qui engage celui/celle qui parle : repenser en termes de responsabilité, et non pas en fonction de qui nous paye, en transformant les images et les paroles de l’autre.

 

  • Manipulation des émotions : les faits divers suscitent la peur et désignent des ennemis à l’extérieur. Les « infos people » sont de la pratique publicitaire qui met en avant certaines personnalités en idéal pour ensuite vendre un message politique : cela nous fait à nouveau poser notre vie à l’extérieur en nous faisant oublier la beauté de notre environnement proche, en le masquant par des images imposées. Le « mouton lucide » sur Youtube explique pourquoi on aime la télé-réalité : on identifie les stars à quelqu’un qu’on connait ou un stéréotype et on éprouve du plaisir au malheur qui arrive aux autres, ce qui détruit nos cellules grises et nous rend encore plus passifs. Cela colonise les esprits et nous empêche de prendre en compte les informations délivrées par ce qui nous est au plus proche. C’est aussi développer le langage, le rôle de la transmission des infos, sortir des visions réduites dans lesquelles on est.

 

  • Apprendre à être critique en tant que personne, développer par rapport aux autres infos que l’on reçoit, aller aux sources pour se faire sa propre idée, en sachant qu’on n’a jamais accès à la vérité, car celle-ci est toujours une vision des choses, par contre la partager permet de la rendre plus objective. La zététique c’est chercher la source des images diffusées (site Hygiène Mentale https://www.youtube.com/user/fauxsceptique). Les élèves n’ont pas de filtres/critique, cela est un apprentissage où chacun.e devient acteur/actrice des infos reçues et transmises. On est dans une société de l’image, l’écrit est souvent caché derrière et masqué ou sur-interprétant l’image.

 

  • Les médias créent des personnages de communication, d’où il faut que ce soit tournant et pas privé ni professionnel. Direct matin est tenu par Bolloré, comme tous les journaux qui sont centralisés par des milliardaires influençant les politiques. Direct Matin et Métro sont des tracts qu’on donne aux gens tous les matins, c’est un matraquage idéologique.

 

  • On pourrait utiliser la publicité pour envoyer des messages d’éducation populaire, avec la transmission d’informations (ceux/celles qui circulent diffusent des infos venant d’ailleurs) et des messages critiques, aussi par le son. Debout éduc’pop est en soi un lieu de médiation, de relai entre les infos/réflexions/modes de vie de chacun.e, lectures, musiques… C’est bien d’apprendre, mais aussi de partager ces savoirs pour les remettre en question, ce qui permet de les assimiler dans l’échange (à l’opposé du par-cœur). On pourrait avoir des lecteurs publics qui lisent ce qui les passionnent, aussi se retrouver sur des places où quelqu’un va lire et/ou transmettre des informations sur ce qui se passe, comme les crieurs.

 

  • La culture et le travail sont des mots clés pour la progression sociale : tout est possible encore et on ne voit pas assez à quel point nos droits sont de plus en plus limités, sans nous en rendre compte, par les comportements qui nous sont induits. Que le savoir non uniformisé soit l’arme principale pour l’échange et la paix. On peut être pauvre et très cultivé, riche et ignorant, la culture a toujours été une lutte, elle doit être à nouveau perçue comme un combat à mener dans une vision plurielle.

 

Musique et cinéma :

  • La musique, c’est aussi un relai d’information, tout comme le cinéma : il y a un monopole qui produit des représentations du monde formatée à la Hollywood. Dans la société idéale, il y aura de la diversité dans la création musicale, de la possibilité de créer du contenu et de la diffusion ouverte.
  • Développer le cinéma en plein air ouvert et permanent où les personnes puissent proposer leurs films, le sortir d’un système économique. Ne plus opposer différents types de cinéma, aller vers la liberté de création.

Faites nous part de vos remarques, de vos idées de vos envies pour le monde de demain.

l’enregistrement complet de la discussion.

2 réflexions sur “Atelier debout éduc’pop « quelle société veut-on? » session 24 : les médias

Laisser un commentaire