Atelier « quelle société veut-on? » 57 Partie II : Thème « Commerce International » (2)

Dimanche 25 février 2018 à 14h


Sur la Place de la République, Debout éducation Populaire continue d’occuper l’espace public pour l’atelier hebdomadaire « quelle société veut-on? » session 57 sur le commerce international.

Nous avons lancé le premier atelier éduc’pop à Debout éducation populaire au mois d’aout 2016. Cet atelier qui a lieu à raison de 2 heures hebdomadaires vise à répondre de façon précise et développée à la question suivante : quelle société veut-on?
Avec chaque audio, nous vous proposerons un rassemblement écrit des propositions par catégories, que nous reprendrons avant chaque séance, et que vous pouvez commenter directement sur le site!

Plus nous serons nombreux/ses à participer, plus nos propositions et réflexions seront riches, et mieux nous saurons quelle société l’on souhaite construire, avant de savoir par quels moyens…

Et justement, c’est cette seconde partie « comment y arriver? » que nous avons commencée en juillet à partir des propositions récoltées lors de la première partie!

La 58ème séance de l’atelier est prévue dimanche  4 mars de 14h à 16h Place de la République, nous poursuivrons le thème « Commerce international ».


Compte-rendu de l’atelier educ’ pop 57, partie II,

thème « Commerce International » le 25/02/2018

 

Mettre en place plus de transparence dans la production des produits, notamment alimentaires, et des appellations

 

  • Les codes couleurs ne servent à rien car dès que ça respecte la législation, c’est vert. Le seul moyen de savoir ce que l’on mange c’est ce qui est produit au niveau local : que les productions soient ouvertes pour que l’on puisse voir ce qui s’y passe. Organiser un travail de communication autour des petites exploitations et des échanges de biens et services, proposer de ramener des produits pour ses amis, son voisinage, avoir des petits lieux de stockage et des commandes groupées, se relayer pour y aller pour que ça devienne accessible à tou.te.s. Ce sera en plus un bon travail de faire ensemble dans la confiance et le partage des tâches. Il y a beaucoup de caves vides dans lesquelles on pourrait reprendre le contrôle de la distribution : le problème des marchés c’est qu’on ne connait pas non plus la provenance des aliments ni le mode de production. Ça peut aussi être des lieux dans lesquels il y a des artistes. Les supermarchés participatifs existent : le personnel est le client, il travaille quelques heures au magasin et paie moins cher ses produits, du coup une plus grande attention est portée à la qualité et la provenance. De même pour les vins, en Espagne, en Italie et en Allemagne il y a des relais locaux et participatifs pour la production et vente de vin.

 

  • La provenance des produits est toujours floue en fonction des différentes étapes de fabrication, ce qui masque les matières premières, les conditions d’extraction et de travail ne sont pas inscrites sur les fiches techniques des produits

 

 

Métaux rares et production dans les pays pauvres :

 

  • Pour extraire le coltan, ça demande d’exploiter beaucoup de roches et ce sont souvent les enfants qui le font. Comment interdire le travail dans les mines aux enfants alors qu’ils le font pour survivre ? La France a réussi a changer les normes de travail par les syndicats : le commerce est international alors que les syndicats sont nationaux : faire une défense des travailleurs au niveau international, comme un syndicat mondial à partir du prolétariat, monter des grèves transnationales pour avoir un poids réel. Fermer le commerce à tout pays qui ne respecte pas le droit des l’homme risquerait de toucher d’abord les populations pour lesquelles l’économie dépend de l’exportation, avant leur gouvernement. Quand la France a durci les conditions pour que les chinois viennent sur le territoire, la Chine a bloqué l’importation de produits, ça a développé la contrebande et les intermédiaires qui augmentent les coûts et l’accès. Les multinationales ont tout intérêt à ce que des pays exploitent leur population pour y délocaliser leur production. L’enjeu est au niveau de la consommation, par ce syndicat international, on ferait des actions sur la consommation et un soutien des travailleurs en grève. Collaboration entre les différents secteurs, échanges et entraide en dehors des décisions gouvernementales.

 

  • Il y a une absence de choix concernant les outils numériques, le refus suppose une exclusion de la vie sociale et de l’accès aux ressources (administration, transport, banque, travail, médias, alimentation, aides sociales, impôts, soins, éducation…). Un milliard de portables ont été produits en 2017 : on est obligé de consommer du numérique pour survivre, très peu d’autonomie, augmentation de la dépendance. Seul un gros mouvement de refus et la mise en place d’alternatives pourraient limiter cette dépendance.

 

  • Adam Smith (La richesse des Nations, 1776) théorise le marché international et l’intérêt général par la jonction des intérêts individuels seulement dans le prisme de la puissance des nations : c’est une association militaire et commerciale dans une compétition internationale. Dans l’ancien monde, on avait des frontières, le numérique les dépasse aujourd’hui, les nouvelles frontières c’est la langue et les cultures, mais on peut maintenant communiquer avec ces nouveaux outils qui peuvent aussi servir à la lutte sans passer par les instances gouvernementales. Cela suppose un relais sur place, aider à ce que les personnes s’organisent : toile mondiale et rencontres locales en co-gestion. Bourdieu distinguait les intellectuels universalistes (une nation terre) et littéraires (pour la défense d’une langue, d’une culture). S’il y avait un espace médiatique mondial, y aurait-il une seule langue ? Possibilité que ça passe par réseaux de traduction au cours duquel chacun.e vérifie et source l’info. Les langues sont une richesse, un mode de représentation, le travail en réseaux évite la centralisation et l’uniformisation, cela suppose de faire confiance aux traductions et aux différences dans les façons d’aborder les sujets. Les dominants sont organisés en club avec des modes e traduction très au point pour défendre leur intérêt particulier, faire contre-pouvoir nécessite de ne pas travailler pareil.

 

  • Rassembler autour d’une table des mouvements de dominés qui ne sont pas d’accord pour travailler ensemble sans attendre l’Etat comme médiateur et décideur. S’il y avait une chaine médiatique internationale, elle devrait être sans publicité et relayer les luttes en cours. Avec une langue pour les sourds (on voit très souvent un grand décalage dans les traductions en langage des sourds et du coup les infos sont incompréhensibles).
  • Quand on a reçu Standing Rock Place de la République ou le multiplex avec Alep lors de la journée Faites la dignité, on avait un traducteur sur place et ça nous permettait d’avoir directement les infos de ce qui se passe ailleurs par les personnes qui les vivent, sans les filtrer avec une ligne éditoriale. De même l’essai du Global Debout et l’Ambazada à la ZAD sont des espaces qui ont pour vocation d’accueillir un relai des luttes internationales. Le Grand Paris implique les JO dans un phénomène de gentrification : plusieurs collectifs se sont mis en commun car ils étaient tous concernés dans la ceinture parisienne, de façon à se connaitre et lutter ensemble contre le même phénomène. Ils proposent autre choses, notamment la défense des terres et une agriculture alternative. De même la préservation des zones humides comme à la ZAD pose la question de la priorité du commerce sur l’écologie, des intérêts particuliers sur l’intérêt général, la gestion des biens communs…

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