Atelier éduc’pop « quelle société veut-on? » session 18 : l’Environnement (2)

Dimanche 8 janvier 2017//314 mars à 15h.


Sur la place de la République, nous avons lancé le premier atelier éduc’pop à Debout éducation populaire au mois d’aout. Cet atelier qui a lieu à raison de 2 heures hebdomadaires vise à répondre de façon précise et développée à la question suivante : quelle société veut-on pour demain?
Avec chaque audio, nous vous proposerons un rassemblement écrit des propositions par catégories, que nous reprendrons avant chaque séance, et que vous pouvez commenter directement sur le site!

Plus nous serons nombreux/ses à participer, plus nos propositions et réflexions seront riches, et mieux nous saurons quelle société l’on souhaite construire, avant de savoir par quels moyens…

La 19ème séance de l’atelier est prévue dimanche 15 janvier de 15h à 17h.


CR Atelier éduc’pop session 18 : Environnement(2)

Vous pouvez écouter un enregistrement audio de l’intégralité de l’atelier en bas de page et nous proposer vos idées en remplissant un petit formulaire de contact.

  • Le terme environnement n’est pas forcément adapté car ça ne représente qu’un point dans l’écologie.
  • Réduire au maximum la technologie pour que l’adaptation et la réhabilitation des sols. La technologie peut être utilisée pour rendre le travail non pas plus productif mais moins difficile. Sortir de la rentabilité pour aller vers un équilibre à réajuster en permanence entre les besoins, productions locales, et les échanges.
  • Méthodes non industrielles par le compagnonnage agricole : planter et diversifier en fonction des saisons et on peut recommencer le cycle indéfiniment. On a moins de quantité de produits mais une plus grande variété au même endroit (ex : l’œillet qui évite que les parcelles cultivées soient envahies par les nématodes, qui est aussi comestible pour les salades, les plats, le colorant). Documentaire « solution locale pour un désordre global » par un ingénieur de l’INRA qui parle de la réussite de la permaculture.
  • L’agriculture est à la base de la pensée humaine et de son rythme, son rapport avec le monde, ce qui se passe dans notre corps et notre mode de réflexion : l’exploitation de la nature est en lien avec l’exploitation de l’homme et de son corps y compris par lui-même. Avoir plus d’informations sur ce que l’on consomme avec une traçabilité, conserver les produits frais sans nano-argent qui est toxique pour les sols et le corps humain en respectant les saisons.
  • Avoir une activité scientifique sur la pollution des ondes de façon à se limiter soi-même et développer des techniques moins invasives.
  • Pour avoir des aliments avec des vitamines, il faut les manger en saison (car la conservation détruit les vitamines et le goût). Réapprendre les saveurs comme savoir sensible et art de vivre : cuisiner sans ajouts/moyens chimiques et de façon collective : des emplois peuvent être déployés là-dedans avec la société idéale en permettant aux espèces végétales de se charger à nouveau de nutriments. Le moyen d’existence de chaque chose sera pris en compte via des jardins partagés pour sortir de la standardisation et de la propriété : la production agricole s’attachera à la valeur nutritive des aliments plus qu’à leur quantité.
  • La technologie nous a permis de saisir par des mesures quels sont la capacité des sols, et les outils numériques permettent que cela se connaisse et se développe. Dans les productions laitières, l’automatisation permet aux vaches d’être bien nourries et soignées. Mais n’est-ce pas là une forme d’anthropomorphisme qui nous fait projeter sur les animaux le confort que nous procure la technique alors qu’il nous coupe des relations physiques ?
  • Concernant la croissance démographique : Malthus (19ème) prévoyait que la population augmenterait plus vite sue l’agriculture et qu’au bout d’un moment nous n’aurions plus assez pour vivre. Or, nous disposons actuellement de quoi nourrir 13 milliards d’êtres humains, le problème est que la destruction de cette production alimentaire coûte moins cher que sa redistribution équitable. C’est donc une erreur et une forme d’égoïsme de ne pas laisser la place à ceux qui viendront après. La culture est une solution beaucoup plus intéressante qu’une limitation imposée, elle comprend une limitation individuelle et collective quant aux espaces partagés.
  • La science doit combattre la douleur et pas la mort : il existe une insatisfaction permanente de vivre qu’on déporte dans la non réalisation de soi, la non transmission des savoir-faire, qui nous conduit par erreur à une quête d’immortalité. Pour pouvoir vivre, les cellules doivent mourir, c’est pareil pour la communauté humaine. Saint Augustin insistait sur « continuer à désirer ce que l’on désire déjà » : c’est-à-dire être dans un rapport au présent. Alors que l’on recherche à dépasser les limites dans de nombreux champs, on ne prend pas en compte que seul le présent est illimité, encore faut-il se le laisser vivre. La vie éternelle, c’est le présent, la création permanente, les échanges de corps et de pensée, l’inattendu : au présent tout ce qu’on vit n’est jamais dans le « même ». La surconsommation montre bien que nous cherchons à remplir un espace vide en soi qui reflète la perte de contact que nous entretenons avec notre environnement animal, végétal, matériel. La matière a été aplatie par les images (que ce soit dans l’alimentation, le rapport au corps…) et on confond le beau et le bon avec une esthétique de la norme. C’est pour cela que la pollution par les ondes n’est pas prise en compte comme elle le devrait : puisqu’elle est « invisible », c’est comme si elle n’existait pas….
  • L’image, c’est aussi la quête d’un idéal qui ne sera jamais accessible puisque, sitôt acquis, on se rend bien compte que « ce n’est pas ça », que ce n’est qu’une image. En ceci l’économie et l’écologie sont très proches, ils reflètent l’association des rythmes entre travail et corps : ce qui circule, ce que l’on produit et consomme mais aussi comment on gère une maison, une famille, les repas… L’argent a pris une place centrale dans l’économie alors qu’il n’est autre que valeur d’échange, c’est aussi lié à l’image : l’argent permet d’acheter des images qui, sitôt acquises, sont enfin perçues comme ce qu’elles sont. Même le langage ne garde plus que son rôle de représentation prétendant marquer ce qui serait ou ne serait pas vrai alors qu’il est d’abord articulation de son en lien avec de l’air et des mouvements de langue. Parler, ça affecte la matière, ça pénètre dans la chair et ça produit des permutations dans les corps en présence (par exemple, on peut être dehors et avoir très froid, et tout un coup, on va prendre la parole et se mettre à transpirer excessivement ; un mot entendu peut aussi donner cet effet) : mettre au premier plan la valeur d’usage.
  • Le virtuel est l’aboutissement de cette création d’une réalité plate. Le problème n’est pas le virtuel en soi car l’écran permet une extension de soi dans l’écran, une sortie de la matière qui est aussi un grand potentiel de création. Le problème est que nous en sommes venus à prendre cette réalité comme La Réalité et à se penser comme de pures images sur des écrans. C’est probablement plus une « stratégie sans sujet » au sens de Foucault : à partir d’une association entre pouvoir et savoir (voir l’histoire des ordinateurs), une pratique s’est démultipliée en passant surtout par les individus eux-mêmes. Ce monde de représentation nous a débordé, et ceci s’est produit par la participation de chacun.e à son amplification. Dans la société idéale, on mettra la matière au cœur de la vie et du travail et l’image du côté du divertissement.

À vous!

Faites nous part de vos remarques, de vos idées de vos envies pour le monde de demain.

l’enregistrement complet de la discussion.

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