Journée thématique du 2 octobre « se connaitre et faire ensemble » Partie 1

Dimanche 2 octobre / 216 mars de 15h à 19h


Debout Éducation Populaire a organisé sur la place de la République une journée thématique « se connaitre et faire ensemble ».
La journée s’appuyait sur le principe de décentrement que nous avons inventé dans le cadre des prises de parole en public : lors d’un débat, les propos peuvent évoquer chez chacun.e son expérience personnelle, et on peut être tenté de parler de soi. Mais cela non seulement met en danger celui/celle qui s’exprime (risque de diriger le débat sur la personne elle-même et qu’elle se sente attaquée dans son intimité), mais aussi produit un épuisement de l’auditoire. Pour rester à l’écoute des autres tout en prenant en compte son expérience, on peut faire un exercice de décentrement : sans raconter sa propre histoire et sans nommer d’autres personnes (anonymat et neutralité) , la projeter de façon généralisée pour apporter des éléments au débat.

Première Partie : débat sur les luttes subjectives dans le rapport aux autres. Présentation de situations et propositions de solutions puis débat!

–  se sentir indispensable : on peut avoir l’impression que les choses ne seront pas faites ou pas assez bien faites par d’autres, et du coup avoir envie de tout gérer, superviser, et de distribuer les actions les moins intéressantes qui ne nécessitent pas sa propre compétence. On a en effet des compétences que d’autres n’ont pas mais d’autres ont des compétences que l’on n’a pas. Le plus difficile là dedans est de s’auto-limiter (pour ne pas s’épuiser) et de comprendre que ce qui sera fait par d’autres sera différent mais pas forcément moins bien. Même plus, par la confiance dans le travail de l’autre, il pourra prendre des initiatives et être dans la création : le travail en groupe est toujours plus intéressant parce qu’en pensant seul, on ne rend pas compte ce à quel point on est limiter. Propositions : limiter ce que l’on propose à ce que l’on peut et veut faire, faire confiance aux autres et leur laisser l’initiative sans superviser même si c’est nous qui avons lancé l’idée : une fois qu’une idée est lancée, elle ne nous appartient déjà plus. Former les personnes sur les points pour lesquels on a acquis des compétences.
– la reconnaissance : dans notre société encore patriarcale, on fonctionne sur un principe de reconnaissance qui est plus destructeur que constructeur. Soit comme esclave on attend la reconnaissance du maître, soit on comme maître on attend la reconnaissance des esclaves. Pour faire ensemble, il serait préférable de remettre cela en question. Proposition : on est le seul juge de notre travail, si on s’engage dans quelque chose, on n’a pas à attendre des autres une reconnaissance, on apprend à ressentir en soi le plaisir du travail bien fait, ce qui comprend aussi l’auto-critique. Passer à un principe de respect de l’autre et de son travail plutôt qu’une reconnaissance, ce qui comprend aussi la critique constructive et bienveillante
– agressivité : lorsque l’on est attaqué par quelqu’un, considérer que c’est d’abord elle-même que la personne attaque, et non soi. Chercher à résoudre le conflit à partir de là. De même, si l’on est agressif envers quelqu’un, c’est d’abord soi-même que l’on attaque : se respecter pour respecter l’autre.
– désengagement : le manque de temps pour plusieurs limite leur engagement dans le groupe et peut produire un sentiment d’exclusion. Une bonne répartition des tâches permet que chacun.e trouve une place à la hauteur de ses dispo et de ses souhaits, à condition que ceux/celles qui ont moins de temps ne se retrouvent pas à faire les tâches du placard à balai…
– franchise : avant d’arriver au point de non retour où l’on s’énerve contre l’autre en accumulant des reproches, prendre le temps, chaque fois que nécessaire de lui dire avec franchise ce qui nous a blessé/gêné dans ses propos ou actes. Cela suppose d’être prêt aussi à accepter la critique de l’autre et se remettre en cause, à ce qu’il réponde aussi franchement par rapport à nos propos et actes. La faute est toujours partagée,  nécessité d’y reconnaître sa part pour les deux parties.
– bienveillance : dans un groupe, l’action ou les propos de l’un des membres peut être choquant/gênant pour d’autres membres du groupe. Grande tentation de le moquer ou le critiquer une fois qu’il n’est plus présent, et par une interprétation excessive en son absence, de favoriser ainsi l’incompréhension et l’exclusion. La bienveillance dans un groupe demande un respect de chacun.e de ses membres, et par là un débat avec l’intéressé quand ses propos/actes posent problème.
– peur : avoir peur de prendre la parole en public car vous trouvez que les autres parlent mieux que vous et que vous avez un manque de confiance en vous.Les gens habitués à prendre la parole ne doivent pas oublier qu’ils ne sont pas tous seul, qu’une ag n’est pas une tribune et qu’il faut faire de la place à tous le monde. Bienveillance même si des prises de parole sont bancales.
avoir peur de prendre la parole en public parce que les autres crient beaucoup plus fort que vous et que vous avez un complexe d’infériorité. C’est pas celui qui parle le plus fort qui a forcément raison.
avoir peur de s’engager dans une tache parce qu’on pense ne pas en être capable.  Bien savoir ce que je peux faire et ce que j’aimerais faire, garder la notion de plaisir dans ce que l’on fait. Bien communiquer, ne pas hésiter à proposer personne n’a la science infuse….
– le changement de soi modifie le rapport au autres et transforme en écho la société. En retour, la société transforme le rapport aux autres et modèle le soi. 
 – positionnement : On peut se retrouver à parfois défendre uniquement notre position par rapport au sujet en question, en s’empêchant, éventuellement, d’avoir une réflexion objective sur les arguments de l’autre et préférant par exemple trouver dans notre « position » ce qui pourra au mieux uniquement contrer son argument, jusqu’où cela peut freiner l’aspect constructif d’un débat, comment ?
– Préjugés : Selon la personne qui à la parole, nous pouvons avoir tendance à modifier notre écoute, voire ne pas écouter du tout, en particulier quand il s’agit de quelqu’un que l’on n’apprécie pas forcément ou de qui on se fait une idée plutôt négative et fixe. On peut parfois observer le même effet quand il y a une différence de classe sociale ou de culture par exemple..
-L’expérience personnelle « toute puissante » : On peut parfois entendre ou tenir un discours du type « moi dans ma vie j’ai vu » ou moi j’ai fait », « et je peux te dire que », etc..,qui en soi peut-être instructif voire constructif, mais il peut également servir à discréditer un argument théorique par exemple.Il essaye en plus de s’introduire en tant que  » je suis la meilleure preuve »,il sert souvent par exemple souvent à justifier des discours racistes. Il faut admettre qu’il peut également vraiment servir au contraire des discours très positifs. Doit on donc essayer de considérer l’expérience de l’autre aussi « toute puissante » que la sienne ? ou au contraire accorder autant d’importance à son expérience qu’a celle de l’autre sans en donner à aucune le statut de « preuve ultime »? 
– le recours à des arguments d’autorité « un tel l’a dit, donc c’est vrai ». Notamment avec les citations d’auteurs connus, ou de figures d’autorité, qui peuvent écraser ce que l’autre exprime comme un sentiment, une impression, une réflexion naissante. Une phrase venant d’un autre n’a  de sens que si elle fait écho en nous. Plutôt que de la ressortir telle quelle, exprimer de quelle façon elle a pu pour nous apporter des réponses.
la gentillesse : toujours les mêmes personnes qui se propose pour aider  et qui ne savent pas dire non au détriment de leur forme physique et ou mental. Et à l’autre extrême, des personnes qui peuvent refuser de l’aide de crainte de se sentir en dette. Dans les deux cas, risque d’épuisement et difficulté à considérer le travail de l’autre à sa juste valeur.

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